
Le Président de la République a annoncé, en amont du salon de l’agriculture, un plan d’investissement de 5 milliards d’euros pour l’agriculture responsable dont une partie sera destinée aux circuits courts. Dans la ligne de cet élan de soutien, j’ai tenu à participer samedi à l’événement organisé par les Jeunes agriculteurs de la Gironde et la municipalité de Saint-Jean-d’Illac, visant à présenter au grand public la politique communale de développement des circuits courts dans la restauration scolaire et à la crèche municipale sur la période 2017-2020. Une manière de répondre localement à une partie des besoins alimentaires de la population d’un territoire communal. Un exemple concret que je tiens à saluer.
Les circuits courts sont un mode de distribution qui permet une proximité entre le lieu de fabrication d’un produit et son lieu d’achat. Un nombre croissant de Français, plus de 20%, les privilégient. Ils apprécient la qualité des produits, mais aussi la dimension éthique et les valeurs de convivialité. Les points de vente les plus fréquents sont les marchés et la ferme. De nouveaux modes de diffusion illustrent une forme d’inventivité, d’adaptation face à l’essoufflement du système de la grande distribution : ce sont les AMAP (2000 associations alimentent ainsi 100 000 foyers sur le territoire national), les plateformes en ligne (des centaines de “ruches” sont en lien avec plusieurs milliers de producteurs), et les magasins de producteurs (achats en ligne, «drives fermiers»).
Les circuits de proximité présentent en effet de nombreux avantages sociaux et économiques :
1 – sécurisation du modèle économique et reconnaissance du métier d’agriculteur,
2 – “juste prix”,
3 – qualité et quête de sens pour le consommateur,
4 – création d’emplois locaux,
5 – développement de l’économie sociale et solidaire,
6 – lien social pour le territoire.
La diversité des circuits de proximité ne permet cependant pas d’affirmer qu’ils présentent systématiquement un meilleur bilan environnemental que les circuits «longs», notamment en matière de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre (ADEME 2017). En effet, les modes et pratiques de production sont plus déterminants en matière de bilan environnemental que le mode de distribution, notamment pour les fruits et légumes. Pour que «plus de proximité» rime avec «moins d’émissions de gaz à effet de serre» (GES), il est donc important :
– Que les cultures de produits de saison soient privilégiées, en label bio ou agriculture raisonnée,
– Que les moyens de transport utilisés soient adaptés,
– Que la logistique soit optimisée,
– Que le comportement du consommateur suive (zéro déchet, lutte contre le gaspillage…).
Dès lors qu’ils sont optimisés et sous certaines conditions, les circuits de proximité présentent un réel potentiel en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il est donc important d’encourager et d’accompagner toutes les initiatives portées par les différents acteurs (collectifs de citoyens, collectivités, chambres d’agriculture, associations locales, etc.) et de partager les bonnes pratiques afin d’optimiser les gains environnementaux portés par ce mode de distribution.